Je suis hypersensible

D’après le live de Fabrice MIDAL «  suis-je hypersensible ? »

Hypersensibilité c’est quoi ?

C’est une sensibilité plus haute que la moyenne. Avoir beaucoup d’empathie, s’attacher très facilement aux autres, aucun esprit de compétition, être à « fleur de peau », peur de l’abandon, être sensible aux odeurs, bruits… et bien plus encore.

Tout hypersensible tant qu’il s’ignore a du mal à s’intégrer socialement.

5 questions pour te reconnaître :

1/ es-tu facilement blessé par les critiques, les reproches, les conflits et, du coup, essaies-tu de les éviter?

2/ es-tu affecté par l’état émotionnel de tes proches, de tes collègues, au point d’avoir l’impression d’être une éponge, ou encore de vivre sans « filtre » ?

3/ y-a-t-il des odeurs, des lumières, des sons, des sensations qui te dérangent particulièrement alors qu’objectivement ils ne sont pas dérangeants – et ne dérangent pas les autres ?

4/ mets-tu du cœur dans la plupart des tâches que tu effectues ?

5/ sens-tu parfois ton esprit aller dans tous les sens, les idées, les pensées se bousculer en toi, au point de t’épuiser ?

L’hypersensible est bousculé par le TROP :

Trop d’émotions, trop de pensées, trop de sensations, trop d’empathie, trop d’intensité dans sa vie, parfois à la limite du supportable. C’est le trop dans toutes ses facettes qui ne sont pas identiques pour tous et n’ont pas les mêmes effets. Nous ne sommes pas égaux devant le TROP.

Ce trop amène à surréagir à des stimuli auxquels les autres ne prêtent pas forcément attention.

C’est parfois insupportable, mais c’est aussi souvent exaltant. Car ce trop qui parfois dérange, perturbe, donne aussi de l’allant. Il est le bonheur d’être vivant.

Il faut du temps pour comprendre que ce TROP sensible, émotionnel, cognitif peut être une chance

Exercice

Dresse la liste de ce qui est trop pour toi : certaines sensations comme le bruit ou la lumière ? Des émotions qui te submergent ? Une empathie excessive ?

Les identifier est un premier pas.

Une fois que tu as reconnu ces trop, tu peux commencer à faire la paix avec eux, ou au moins à t’adapter à eux.

Si les pulls en laine ou les cols de chemise sont un problème pour toi, note le et évite le. C’est simple.

L’hypersensibilité est un cadeau

Le mot Hypersensible, est un vocable chargé de préjugés, associé, à tort, à une forme de fragilité.

Se reconnaître hypersensible est le fruit d’une travail. Son point de départ : établir le lien entre ces phénomènes divers, parfois étranges, parfois handicapants ou exaltants, qui tissent notre vie.

L’hypersensibilité est un phénomène complexe, subtil, déconcertant, qu prend différentes formes. Il y a sans doute autant de formes d’hypersensibilité que d’individus hypersensible.

La reconnaissance de son hypersensibilité est un cadeau extraordinaire qui change la vie. D’un coup, tout fait sens, tout devient moins pénible, moins douloureux.

 

Exercice

Sois comme Lucky Luke !

Dans n’importe quelle situation, qu’il s’agisse de régler un différend ou de boucler un dossier complexe, ne fonce pas bille en tête, mais appuie-toi sur ton hypersensibilité.

Déploie tes antennes, prends le temps d’identifier les signes qui forment cette situation, avant d’agir.

Des problèmes que tu pensais insolubles ont leur solution. Tu sais la capter.

Le plus grand danger pour l’hypersensible est le fait de rejeter son hypersensibilité.

« ta carapace ne te protège pas au contraire, elle est un handicap ».

Tu as pris l’habitude de vivre tourné vers l’extérieur : tu réagis à telle remarque, à tel stimuli, tu cherches les solutions autour de toi.

Et si tu inversais ce mouvement pour te tourner vers toi et regarder cette énergie qui bout en toi ?

Tu la considères comme ton fardeau, tu lui en veux de déborder. En réalité, tu n’es pas submergé par elle, tu es travaillé par elle . E ce n’est pas la même chose.

Mets toi en rapport avec elle, accepte-la, fais-lui confiance, deviens ami avec elle.

A l’instant où tu la reconnais, elle va te parler. Ne te laisse pas déconcentrer : elle est comme un cheval fougueux.

Il ne sert à rien de le regarder de loin avec crainte. Il vaut mieux l’apprivoiser, apprendre à galoper avec lui. Et partir à l’aventure de sa propre vie.

L’acceptation

Recevoir le cadeau de l’hypersensibilité ne suffit pas : il faut ensuite savoir l’intégrer à sa vie.

L’acceptation ne consiste pas à baisser les bras et à simplement consentir à ce qui est . Elle est un long chemin, une exploration au quotidien, un « oui » qui se redit chaque jour et à tous les moments.

Ce travail n’est pas une décision intellectuelle, il ne consiste pas seulement à « comprendre ». Il est un accueil profond et exigeant.

Exercice

Chaque fois que tu te sents étranger, incongru, en décalage, comme inadapté, chaque fois que vous vivrez une expérience désagréable, c’est le moment pour toi d’accepter, d’y voir un signe de ton hypersensibilité.

Reconnais là et dis lui OK

Tu peux alors tourner la page de cette situation peut confortable et passer à autre chose.

Ancrage

On s’épuise à vouloir régler ses problèmes et à chercher à se rassurer, mais personne ne s’est jamais rassuré par la seule force de la volonté. On se rassure en arrêtant de vouloir se rassurer et en se posant.

Nos sociétés ont tout misé sur la compréhension. Mais peut être que parfois il n’y a rein à comprendre et juste à faire, dans un autre rapport à l’existence.

Accorder sa confiance à la vie, au présent, sans rien attendre, sans rien chercher, est la seule recette magique que je connaisse. Le plus difficile est d’y consentir.

Exercice

S’asseoir, s’ancrer, demande du courage parce que tu crois que c’est compliqué . C’est pourtant simple. Fais confiance au simple, au fait que le présent ne t’est pas hostile. Assieds toi, prends un temps pour être là, dans ton problème, dans ta situation.

Laisse les forces de vie œuvrer en toi. C’est un moment déconcertant, tu auras envie de résister. Ancre toi comme une pierre et attends.

STRESS

Le stress est une réaction naturelle de tout organisme vivant.

Il est devenu un mot valise qui nous empêche de regarder ce que nous vivons, ce que nous éprouvons, ce qui nous travaille. Il nous culpabilise inutilement. Apaiser son stress, n’est pas se calmer, mais avoir l’intelligence de comprendre ce qu’il nous arrive . Mettre le vrai mot sur ce vécu est une étape indispensable pour guérir ce qui est blessé en soi.

Tu n’es pas stressé : tu es angoissé, tu as peur, tu as trop de travail, tu es bouleversé, tu es humain.

Exercice

Je t’invite à bannir ce mot de ton vocabulaire et à le remplacer par ce que tu ressens vraiment .

Ose le dire : je suis fatigué, je suis blessé, je suis énervé, je suis angoissé…

En identifiant cette réalité, tu es déjà libéré. Tu l’as reconnue, tu lui as donné le droit d’être .

Méditation

Toute forme de méditation, et plus amplement toute technique, toute approche qui t’amènerait à en vouloir à tes émotions, et à te sentir coupable de les éprouver, ne t’est sans doute pas bénéfique. Quelle que soit la voie que tu choisie, elle doit impliquer de te réconcilier avec toi même, de faire la paix, de vivre ce que tu est, d’embrasser tes émotions, tes contradictions. Méditer, vivre, ce n’est pas se calmer, c’est se foutre la paix.

Exercice

Se foutre la paix est la porte d’accès à toute forme de méditation. Abandonne l’idée que tu vas pratiquer et assieds toi sur ta chaise ou sur ton coussin. Reste ouvert à tout ce qu’il se passe. Tu es enfin disponible.

Tu entends, tu vois, tu as des tensions dans ton corps, tu es peut-être en colère ou tu as de la peine. Ne lutte pas. Dis bonjour à tout ce que tu perçois, à tout ce que tu ressens et qui a le droit d’être. Entre doucement dans cette expérience, prends le temps qu’il te faut, écoute-toi.

Si des jugements surviennent comme « je n’y arrive pas », « j’ai envie, de faire autre chose », reconnais simplement que c’est cela qui se passe là, maintenant pour toi. C’est cela la pratique, ces quelques minutes t’on ouvert à la réalité de ce que tu es.

BURN OUT

Le burn out n’est pas un signe de déficience, mais de surefficience. Il n’est pas la conséquence du travail excessif, mais de la maltraitance sournoise. La perversité du système est elle que les victimes de burn out en viennent à s’en vouloir. Mais de quoi ? D’être trop enthousiaste ?

Il existe des signes avant coureurs d’un burn out. Ouvrons les yeux pour les détecter et apprenons à dire non à ceux qui abusent de notre enthousiasme, même si c’est difficile pour un hypersensible.

Exercice

C’est de ton propre enthousiasme qu’il te faut te protéger.

Pour toi la pente est glissante : tu ne sais pas travailler sans y mettre tout ton cœur. Tu sens que quelque chose ne va pas, écoute toi.

Fait toi aider pour regarder la situation avec une objectivité que tu as du mal à t’octroyer à toi même.

Avec un collègue en qui tu as confiance ou avec un professionnel de l’aide, identifie les causes de ton malaise, repère les manipulations dont tu es victime. Et pose des limites, même si ça ne t’est pas naturel.

 

Trésor

L’hypersensibilité est la part de noblesse inhérente à tout être humain. Elle est un trésor à cultiver. L’hypersensibilité se présente parfois comme un état bizarre, inquiétant, étrange. Soyons comme le roi et la raine qui regardent au-delà des apparences, dans une attitude d’accueil. C’est là qu’ils découvrent le trésor, la vrai princesse ou le vrai prince qui est en toi.

Exercice

Les conventions sociales t’ont appris à taire, à étouffer tes émotions. Il est temps de réapprendre à les exprimer. Ose dire que tu es énervé, que tu es ému, que tu es touché. Mais dis le comme la princesse ou le prince : avec simplicité et délicatesse, tout t’est autorisé.

Proie

Les hypersensibles sont plus facilement la proie des vampires parce qu’ils ont des qualités : ils ont empathiques, à l’écoute, ils veulent aider. Le vampire utilise ces qualités pour créer un lien de dépendance.

Le vampire se nourrit du sang de sa proie. IL lui ôte tout élan vital et la détruit. Les vampires ont des techniques de chasse et sont faciles à repérer. Si dans une relation j’ai mal au ventre, je suis tendu, je n’arrive plus à dormir, je m’en vais.

Exercice

Si tu es pris dans l’étau d’un vampire, tu as besoin d’une aide pour t’en libérer, un tiers qui amènera son regard objectif dans ce processus, où tu n’arrives plus à rien voir : tu ne sais plus qui est fautif, tu es dans une confusion qui te coupe de la vie. Qu’il s’agisse d’une thérapeute ou d’un ami, expose lui les faits et écoute ce qu’il te dit.

Pour aller mieux

Pourquoi je suis facilement en paix ?

Pourquoi je suis facilement heureux ?

Pourquoi chaque jour je vis dans le bonheur ?

Autorise toi à dire ces trois phrases. Tous les jours, en marchant pour aller au travail dans les transports où que tu sois, répète les.

Au début, cela te semblera impossible, grossier, maladroit, égoïste. Accepte ces pensées, au lieu de rester prisonnier d’elles, tu vas les reconnaître comme de simples jugements issus de ton éducation, de ton formatages social, mais qui n’ont aucune raison de s’imposer à toi.

Autorise toi à répéter ces trois phrases et à éprouver toutes les émotions qui les accompagnent. Avec le temps, tu vas doucement développer un sens de paix réel et apprendre à te connaître. Tu déplacera la puissance de ces pensées qui, depuis des années, ont phagocyté ta vie.

Se connaître, se reconnaître, s’apprécier n’est pas une faute, la rencontre avec soi est la condition de l’éclosion de la vie.

A partir du moment où je vais pouvoir voir la beauté en moi la beauté de mon hypersensibilité, je peux enfin rencontrer l’autre. En explorant ce que tu es, tu te libères du labyrinthe de l’égo.

Ne t’en veux pas d’être hypersensible : cette qualité est inscrite dans tes gènes.

C’est une qualité si précieuse qu’elle est protégée, depuis de centaines de millénaires, par le processus de l’évolution. Une proportion de 15 à 20 % d’hypersensibles est indispensable à toute société pour qu’elle puisse fonctionner et se développer.

Tu as le pouvoir de faire de ton hypersensibilité une force colossale en créant un espace de sécurité au sein duquel tu peux te ressourcer et t’épanouir.

Nous avons chacun un contexte de sécurité, un lieu, une situation dans laquelle nous nous sentons affectivement protégés et sur laquelle nous prenons appui pour nous épanouir et nous ouvrir au monde. Mais il n’est pas donné de le discerner d’emblée. Tu vas prendre le temps qu’il faut, répertorier des lieux, des situations qui te sécurisent et procéder ensuite par exclusion jusqu’à trouver « ton » point d’ancrage.

A toi ensuite de le cultiver, de le préserver, de faire en sorte qu’il te donne l’appui nécessaire pour que ta sensibilité devienne une force.

J’ai besoin de me faire aider pour transformer mon hypersensibilité.

Crédit Photos : Henry Be sur Unsplash   –   Anthony Tran on Unsplash